Alors que j’essayais de dessiner quelque chose de personnel, le résultat a tourné plus sombre qu’attendu.

L’idée était de dessiner plusieurs éléments, comme un collage, dans le but d’exprimer quelque chose de moi-même, mais mon cheminement de pensées s’est laissé entrainé dans des mémoires douloureuses.

Je n’aime pas cette pièce, parce que la regarder ravive en quelques sorte la sensation.

Je ne me sentirai pas confortable de la partager en face à face. Mais ce sentiment d’inconfort est peut-être exagéré. Je suis sûr que ce genre a un public.

Je ne me sens pas bien vis à vis de ce dessin. Cela me rappelle aussi le jour où notre professeur d’art avait demandé à chacun de présenter des traveaux personnels devant la classe. La façon dont elle avait réagit devant mes dessins m’a fait me sentir comme un monstre.

Je ne suis pas dans une bonne phase moralement en ce moment. J’espère que dans le futur je dessinerai des choses personelles qui ne sont pas sombres. Je ne me sens pas bien du tout après celui-ci. Je réalise à quel point ma vie est complètement brisée et qu’il n’y a plus rien de bon en moi à part Jésus.

Je voudrais dessiner quelque chose de personnel qui ne soit ni sombre, ni mélancholique, mais je n’y arrive pas. Ce fait me replonge dans un état que j’espèrais ne plus connaitre. Je voudrais ne pas être à ce point brisé en tant que personne, mais je ne peux pas le réparer.

Ma pensée spirale. Je vais donc couper court à cette réflexion. Je me demande ce que Dieu voit en moi qu’Il trouve si précieux au point de m’aimer autant.

J’ai cru que je pouvais simplement éviter la souffrance en isolant mon esprit dans une sorte de placebo religieux, mais ce n’est pas ce que fait notre Dieu. Notre Dieu est réel et vrai. Et en vérité, je suis totalement détruit, même si je déteste l’admettre.

Je ne peux plus vraiment mettre ce sentiment sur le dos d’un trouble psychique, ou du péché. C’est dans l’existence même. C’est dans le noyeau de mon humanité.

Une chose terrible me transperce.

Commentaires

3 réponses à “Gaslight”

  1. Avatar de Abbé Cecil MONTEL
    Abbé Cecil MONTEL

    Cher Maxime, en cette période des Quarante-Heures qui précède le début du Carême, je me faisais la réflexion, devant le Saint-Sacrement exposé, du fait que le Seigneur a réellement un corps. C’est peut-être trivial mais mesure-t-on ce que cela signifie pour Dieu que d’avoir une chair? Une chair par laquelle Il nous connaît car on apprend beaucoup par nos sens, ne serait-ce que par le regard, par la présence d’autrui près de nous, par le désir d’entrer chastement en contact avec la peau d’autrui… Or, Jésus-Hostie nous connaît aussi charnellement, avec Son propre corps, avec Son propre Cœur : c’est merveilleux quand on y songe! Ce n’est pas seulement pour compatir à notre condition qu’Il a choisi de nous aimer charnellement, c’est aussi pour nous montrer que la souffrance morale et corporelle qu’Il a Lui-même subie n’est ni un signe de faiblesse, ni quelque chose de vain. Au contraire, si Dieu Lui-même Se montre faible, démuni, nu, nu dans l’ostensoir, comme décharné – j’ose l’écrire – à fleur de peau, en un sens, s’il Se montre ainsi, c’est pour nous faire comprendre, comme nous le rappelle saint Paul, que « quand je suis faible, c’est alors que je suis fort » (2Co 12,10). Et c’est justement quand on se sent brisé et qu’on en vient à douter de l’hypothétique présence de ce qu’il pourrait y avoir de bon en nous-mêmes, que Dieu nous voit tel que nous sommes réellement, à savoir comme Ses enfants et Ses frères. L’Adversaire voudrait tellement nous faire croire que nous sommes inutiles et que le monde irait beaucoup mieux sans nous. Ne restons pas paralysés par cette manœuvre rusée du Malin, mais laissons Dieu terrasser en nous les démons qui nous rongent. J’ajouterai qu’il ne fait pour moi nul doute que ton art, même dans sa plus grande souffrance, doit devenir une offrande à Dieu, et c’est déjà le cas, j’en suis persuadé. Et d’ailleurs, quel que soit ce que tes œuvres expriment, n’oublie pas que ce qui compte, c’est l’intention et la sincérité de ton cœur. C’est dans la droiture de la volonté que se trouve la véritable paix de l’âme, et une telle paix – qui n’est pas celle du monde – ne réside pas dans l’absence de combat, mais dans l’union avec Celui qui te soutient dans chaque épreuve. Le Christ ne t’abandonnera jamais, et même dans les moments où tu te sens le plus abattu, sache qu’Il est près de toi.

    Je vais prier pour que le Seigneur te donne Sa Lumière dans ces moments sombres et, surtout, que tu puisses accepter avec humilité la manière dont Dieu veut te former dans l’épreuve.

    Que Sa paix, qui surpasse tout entendement, garde ton cœur et ton esprit en Jésus-Christ,

    Cecil ᛭

    1. Avatar de Maxime Pereira

      Merci Cecil. J’ai hâte d’entrer en Carême. Je prie pour toi.

  2. Avatar de
    Anonyme

    merci à vous deux

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